2) Suis-je différente ?

Lorsque je suis en vacances, je passe mon temps à réfléchir et à me poser 1000 questions. La grande question que je me suis poser aujourd’hui est : Suis-je différente des autres adolescents ?
J’ai passé ma journée à me comparer à eux. Prenons un adolescent normal de mon âge. Il aime sortir, il aime aller en boîte, il aime faire la fête avec ses copains, il n’aime pas rester seule. Il veut s’amuser. Je suis tout le contraire. Je déteste aller en boîte, j’apprécie les moments où je peux enfin me retrouver seule, j’évite de trop faire la fête avec mes amis, une fois de temps en temps me suffit car tout cela m’ennuie. Les fêtes, les sorties, s’éclater jusqu’au lever du jour, sortir avec des gars… Ca ne m’intéresse pas. On me fait des réfléxions à ce sujet. Du genre « faudrait que tu te décoince un peu » ou bien « faudrait que tu sortes plus souvent ». Alors je leur réponds : « Allez vous faire voir, j’ai pas envie d’avoir la même vie que vous ». Suis-je différente ?

Encore un exemple. Mes amis se sont tous vus mardi après midi et aujourd’hui aussi je crois. Ils se sont amusés. Ils ont dormis tous ensemble. Je ne suis pas allée avec eux. J’ai inventé une excuse du genre « Oh non, j’ai pas le droit (alors que je n’ai même pas demandé si je pouvais y aller)» ou bien « J’ai pas de chauffeur ». Je suis obligée de leur dire ça car j’en ai marre d’entendre leurs réfléxions à chaque fois que je leurs dis que je n’ai pas envie de sortir. Pendant que eux se sont amusés, moi qu’est-ce-que j’ai fait ? J’ai passé toute la journée avec ma grand mère. On a fait des gateaux, on a fait des décorations pour Pâcques, on a beaucoup parlé, je l’ai beaucoup aidé dans le ménage. Et ça pour moi, c’est 1000 fois plus important que de passer une soirée avec mes potes. Pourquoi ? Parce que ma grand mère est la personne que j’aime le plus au monde. Je l’aime plus que mes propres parents. C’est elle qui m’a élevé. Elle est malade du cœur. Elle va peut être se faire opérer. Je suis sûre qu’elle va encore rester de nombreuses années avec moi mais je veux profiter le plus possible des ces petits moments que je peux encore passer avec elle. Que va-t-on faire samedi ? Décorer des œufs de Päcques ensemble. C’est grâce à elle que je peux encore faire un retour en enfance. Quand elle ne sera plus là, il n’y aura plus personne pour m’accompagner dans le passé. Les moments que je passe avec elle sont tellement beaux mais tellement éphémères… que je ne veux pas en perdre une miette.

Les adolescents m’ennuient. Il n’y a qu’avec les personnes agées que je me sens à l’aise. Je pourrais passer des heures à leurs tenir compagnie et à les écouter parler. Ils ont tellement de choses à dire, tellement de choses à nous apprendre. Eux au moins ils ont vécu et ils peuvent nous faire part de leurs expériences, bonnes ou mauvaises. Alors entre écouter une adolescente qui nous rabache les oreilles avec ses histoires de garçons, de maquillages, de coiffures, de vètements et entre une personne d’un certain âge qui peut nous raconter une vie entière… Il n’y a pas photo. Moi je choisis de passer ma journée avec une personne du 3ème âge.

Suis-je à ce point différente des adolescents d’aujourd’hui ? Je respecte les personnes agées, je les écoute, je leurs tiens compagnie, je ne vais pas en boîte, je n’aime pas sortir avec des jeunes (car ils sont immatures !), je ne parle pas souvent.
Est-ce-que se sont des raisons valables pour être considérer comme une fille étrange, bizarre, à qui on adresse pas souvent la parole ? Voilà, la réponse à ma question. OUI je suis différente des adolescents « normaux » et fière de l’être. Je suis fière de ce que je suis et je ne voudrais pour rien au monde changer de personnalité. Mais moi, je sais qu’au fond de moi, je ne suis pas une fille étrange, bizarre. Je suis... moi tout simplement.