Je n'avais jamais remarqué à quel point j'étais omnubilée par la mort. Rien que le fait d'évoquer ce mot me donne la chair de poule dans tout le corps.

En effet, j'y pense tout le temps. La mort est présente dans chacune de mes pensées, dans chacuns de mes rêves.

Ce matin, je me suis promenée en ville. J'ai marché le long du canal et tout d'un coup je me suis vue en train de me noyer dedans. En cours d'anglais je me suis mise à penser ce qui se passerait si le lycée prenait feu tout d'un coup. Bon, jusque là, mes pensées ne m'inquiètent pas énormément. Mais ce qui m'angoisse, c'est lorsque je me mets à penser à la mort des personnes que j'aime beaucoup.

La semaine dernière, lorsque j'étais en voiture avec mes parents, je me suis mise à imaginer ce que serait ma vie si du jour au lendemain, mes parents et ma grand mère venaient à mourir dans un accident de voiture. J'imaginais l'enterrement, l'exposition des 3 cerceuils dans l'église, moi, au premier rang, en pleurs, soutenue du reste de ma famille. Je m'imaginais seule dans cette grande maison... Toute seule. J'imaginais ma vie sans eux. Et c'est à ce moment là, que d'habitude je me mets à pleurer. J'ai horreur de ce genre de pensées mais je ne peux pas m'empêcher d'y songer. C'est comme ça.

Je songe souvent à ma propre mort. Le plus souvent je me vois en train de sauter d'une falaise, d'un pont ou bien d'un immeuble. Je pense à mon propre enterrement, à ma famille, je me demande quelles seront les personnes présentes à l'église...

Puis parfois, mes pensées vont plus loin, et c'est moi qui donne la mort. La plus part du temps, je suis armée d'un revolver et je tire sur quelqu'un. Mais dans mes rêves j'ai toujours une bonne raison. Quoique... On trouve toujours une bonne raison à tout. J'ai plein d'autres exemples à donner mais je crois que je vais m'arrêter là. Tout ça pour dire que la mort tient une grande place dans ma tête ces dernières semaines.

L'enterrement de ma grande tante n'a pas arrangé les choses... Voir ce cerceuil exposé au milieu de l'église m'a retourné l'esprit plus qu'autre chose. Mais il s'est plutôt bien passé. J'ai pleuré mais pas autant que je ne l'aurais cru. Je me suis fait une raison.

La mort m'enlèvera petit à petit les êtres que j'aime.