Il y a des jours comme ça... où l'on se rend enfin compte que l'on a besoin d'aide et qu'on ne peut pas arriver à guérir toute seule.

Ce soir, dispute avec mon père car il ne voulait pas me laisser sortir vendredi et samedi. J'ai commencé à pleurer et je leur ai dit que ça faisait 17 ans que j'étais enfermée chez moi et qu'ils ne voyaient pas que j'étais malheureuse. J'ai claqué la porte et je suis sortie. J'ai pris mon chien dans mes bras et j'ai pleuré, pleuré et pleuré. Je me suis vraiment lâchée.
Mon père est venu me voir 15 minutes après. Il m'a dit que je ne le comprenais pas et qu'il ne pouvait pas toujours obéir aux moindres de mes désirs. Je lui ai dit qu'il ne s'agissait pas de ça et une longue discussion a suivi. Je lui ai tout dit. Je lui ai dit que j'étais malheureuse, je lui ai dit que je n'allais pas bien, je lui ai confié mon mal être vis à vis des autres et vis à vis de moi-même. Je lui ai dit a quel point je me détestais, à quel point j'avais envie de me punir. Il m'a demandé pourquoi je n'avais jamais rien dit. Il m'a dit qu'on pouvait parler et que ça servait aussi à ça un parent.  Parler ? Mais c'est ça mon problème. Je n'ai jamais parlé. J'ai toujours fait semblant d'être heureuse. Ils n'ont rien vu mais comment auraient-ils pu? Je n'ai rien laisser paraître. On en est arrivé à la conclusion que je vais avoir besoin d'une grande aide. Il va me prendre au plus vite rendez vous chez un psychologue. Ma dernière chance ? Il faut que je m'en sorte. Je ne veux plus vivre comme ça. En ce moment, il est en train d'expliquer à ma mère ce qu'il s'est passé.
Il m'a demandé tout à l'heure ce qu'il se serait passé s'il m'avait dit oui pour ces 2 soirées. Ce qu'il se serait passé ? Je n'aurais jamais rien dit et tout aurait empiré de façon catastrophique. je lui ai dit que mon mal être est allé très loin. J'ai levé la manche de mon pull et je lui ai montré les cicatrices que j'avais sur le bras.
" Ca ne peut plus continuer comme ça. Il faut que tu arrêtes tes bêtises. On va prendre rendez vous chez un psychologue."
Il m'a pris dans ses bras, j'ai recommencé à pleurer. Les larmes ont commencé à couler sur les joues de mon père. La première fois que je le voyais pleurer. Il a fallu que se soit de ma faute.
" On va s'en sortir. Tu me le promets ?" lui ai-je demandé.
" Mais bien sûr que tu vas guérir. Le fait que tu m'as ouvert ton coeur a déjà arrangé beaucoup de choses. Et puis nous, nous allons tous être là pour toi et puis tu verras, avec notre aide, tu guériras. Fais moi confiance."
" J'ai encore un long chemin à faire..."
" Tu verras. Tout va bien se passer."

Je vais aussi avoir besoin de vous. Vous qui me lisez. Je vais avoir besoin d'un grand soutien ces prochains mois. Je ne sais pas si ce texte est très cohérent. Je l'ai écrit sous le coup de l'émotion. Ma tête est dans tous les sens. Je ne sais plus très bien ce que j'écrit. J'ai peur. Peur de ne pas m'en sortir. Et de sombrer encore plus loin. Qui sait jusqu'où tout cela aurait bien pu aller sans cette discussion avec mon père...